Une nouvelle qui préoccupe certainement les franchisés du groupe Quick Restaurants qui représentent 80% des 498 restaurants de l’enseigne dont 90 en Belgique (le dernier s’étant ouvert à Evere la semaine dernière) et 9 au Luxembourg .
Qualium Investissement, actionnaire majoritaire de Quick avec 94% (les 6 autres sont entre les mains du management) et filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations (l’Etat français) met l’enseigne sur le marché cinq ans après une première tentative qui avait échoué pour cause d’un prix trop élevé (plus d’un milliard d’euros).
Selon des informations publiées dans L’Echo de ce jour, les banques d’affaires Goldman Sachs et la Banque Rothschild ont été mandaté pour traiter le dossier. A ce jour, 4 à 5 candidats se montrent intéressés (des fonds d’investissement américains) et réaliseraient leur « due diligence » pour le moment. Le prix visé serait de l’ordre de € 800 millions. Le groupe CNP d’Albert Frère l’avait vendu en 2007 à la CDC pour € 730 millions.
Le journal L’Echo fait état dans cet article du malaise et du vent de rébellion qui règnent parmi les franchisés de l’enseigne en France et en Belgique.
Un « Livre Blanc » a été publié en France dans lequel les franchisés du groupe qui exploitent 236 restaurants (62%) des 380 restaurants, expliquent leur mécontentement face à une rentabilité en déclin. Un ouvrage qui est resté sans réaction à ce jour de la part de la direction du franchiseur.
Les franchisés réclament des moyens plus importants de la part du franchiseur pour la mise sur pied d’un plan marketing renforcé, d’une révision de son modèle économique afin d’alléger la pression financière exercée sur les plus petites enseignes.
En Belgique, trois franchisés ont porté leur différend avec Quick Restaurants et ses centrales d’achats Bidvest et Logirest devant le tribunal de commerce de Bruxelles. Ils reprochent au groupe de les lier par de contrats de franchise qui ne respectent pas les prescrits légaux de la Loi Laruelle de 2006 (DIP – document d’information contractuelle). Selon eux, le franchiseur prélève des marges sur les achats qu’ils sont tenus de réaliser dans l’une des 2 centrales d’achats désignées par le franchiseur, ce qui n’était pas stipulé dans le DIP.
L’article décrit assez curieusement (pour le grand public) les différents types de fee auquel le franchisé Quick se trouve confronté : un forfait administratif, une redevance mensuelle de 5% sur le chiffre d’affaires, une participation de 4,75% à 5,5% du chiffre d’affaires en fonction de la hauteur de celui-ci à titre de contribution pour la publicité nationale faite par le groupe, et 1% du CA à titre de quote-part pour la publicité locale.
Suivant le type de contrat signé, il existe également un pourcentage du chiffre d’affaires pour la location-gérance ou le bail commercial. Suivant le texte de la citation au tribunal de commerce, il y aurait aussi des commissions occultes prélevées sur les achats des franchisés dans les centrales d’achat imposées.
Les franchisés voient donc leurs marges bénéficiaires diminuer au profit de celle du franchiseur qui fait face en France à une concurrence accrue avec l’arrivée des américains Kentucky Fried Kitchen (180 restaurants à ce jour) et plus récemment de Burger King (20 restaurants). Sa part du marché est passée de 25% à 18% mais toujours en seconde place derrière McDonald’s.
La Belgique n’est pas encore confrontée à une telle concurrence, Quick se plaçant derrière McDonald’s sans être menacé par un autre géant de la restauration rapide.
JUIN