La diminution du nombre de faillites en 2014 s’explique par différents facteurs. C’est ce que dit Eric Van den Broele, Senior Manager Research & Development chez Graydon.
“Tout d’abord, on observe une forte baisse du nombre de faillites prononcées par des tribunaux du commerce bruxellois. Ce qui s’explique par la grande ‘opération de nettoyage’ menée par ces tribunaux en 2013, année où de nombreux établissements horeca et petites entreprises de services publics peu saines ont été liquidés. Ce qui a exercé un effet positif sur le nombre de faillites en 2014. À Bruxelles, 20,8% (ou -94) établissements horeca de moins ont fait faillite, tandis qu’en Flandre (-72) et en Wallonie (-38) la baisse dans le secteur horeca n’était que de respectivement -6,7% et -5,7%.”
La diminution du nombre de faillites s’explique aussi par la reprise économique limitée à l’échelon international de nos secteurs sensibles à l’exportation et à l’importation, et par l’adaptation de la législation LCE en août 2013. Eric Van den Broele : “Les mois suivants, nettement moins d’entreprises ont recouru à la LCE en comparaison avec la période précédente. Ce qui a entraîné une baisse notoire du nombre de faillites prononcées peu après la demande de LCE.”
Davantage de grandes entreprises ‘établies’ en faillite
Bien que 2014 ait connu une forte diminution du nombre de faillites, des signaux sérieux restent néanmoins perceptibles. En décembre 2014, davantage d’entreprises ont fait faillite qu’en décembre 2013. Fait marquant aussi : plus de grandes entreprises, bien établies, ont fait faillite. 18,79% des entreprises ayant fait faillite en 2014 avaient plus de 20 ans. Un chiffre encore jamais vu. Dans la Région flamande, cela a même été le cas de 22,3% des entreprises. L’année écoulée, 22 entreprises employant plus de 100 travailleurs ont fait faillite. En 2013, elles étaient au nombre de 12, et de 15 en 2012.
Au niveau wallon, l’UCM appelle au renforcement rapide du Centre pour entreprises en difficultés (CED), prévu dans la déclaration de politique régionale. Le taux de survie des entreprises à cinq ans s’établit à 71,1 % en Flandre, 67,6 % à Bruxelles et 65,4 % seulement en Wallonie. Il faut donc renforcer l’accompagnement des starters ainsi que le CED wallon, afin de fournir un appui aux entrepreneurs dès qu’ils rencontrent leurs premières difficultés, voire même recourir à des modèles prédictifs de faillite pour tirer le signal d’alarme.
La prévention des faillites passe par une baisse des charges sur le travail. Au-delà des mesures prises, qui améliorent la situation sans provoquer de vraie rupture, l’UCM attend avec impatience la réforme fiscale promise par le gouvernement fédéral.
Sources : Graydon et UCM
JAN