Comeos, la fédération du commerce et de services, tire la sonnette d’alarme. L’année dernière, le commerce a connu un nombre record de restructurations et le chiffre d’affaires a stagné pour la première fois en 15 ans.
« Le commerce est à bout de souffle », souligne Dominique Michel, CEO de Comeos, la fédération du commerce et de services. « En grignotant nos marges et en accroissant notre productivité, nous avons pu tenir bon quelques années. Mais cela ne pouvait pas continuer ainsi : l’année dernière, nous n’avons eu d’autres choix que de réduire nos coûts, ce qui a rendu les restructurations inévitables. »
Nombre record de restructurations
« Pas moins de 3.581 travailleurs du commerce ont été concernés en 2014 par l’annonce d’un projet de licenciement collectif. Il s’agit d’un record absolu et cela fait du commerce le secteur le plus touché du pays », indique Michel. « Le nombre d’établissements de commerce continue, lui aussi, de diminuer : – 2,39% par rapport à 2013 et -6% ces quatre dernières années. »
Baisse de la rentabilité de 20%
« Ceci s’inscrit dans un contexte plus large : nous avons vu la rentabilité du commerce se contracter de 20% en dix ans », poursuit Michel. « C’est en outre la première fois en quinze ans que le chiffre d’affaires stagne dans le secteur. Le commerce, qui représente 11% du PIB, freine la croissance générale. »
Poursuite de la baisse des prix dans les magasins
Le commerce étant en prise à une lutte concurrentielle sans merci, les prix dans les magasins baissent depuis mars 2014. Cette baisse a été la plus forte en décembre, les prix étant alors 1,5% inférieurs au niveau de la même période l’année précédente. Le « shop index » a reculé plus rapidement que l’indice général, qui a diminué de seulement 0,4%.
Le Belge épargne 30% de plus que le citoyen européen moyen
Après avoir baissé durant trois années consécutives, le revenu disponible des ménages a crû l’année dernière de 0,8%. Les Belges demeurent malgré tout les champions européens de l’épargne : 13,6% du revenu disponible se trouvait en 2014 sur un livret d’épargne, alors que le citoyen européen moyen n’épargne que 10,3%. La confiance des consommateurs a fait un énorme plongeon : elle s’est continuellement dégradée entre mai et novembre, soit durant six mois consécutifs.
L’électro fait mieux que le DIY
L’électro se ressaisit après une mauvaise année 2013 (-2%) et croît de 1,4%, surtout grâce à la vente de téléphones mobiles. Le chiffres d’affaires dans le DIY fléchit légèrement (-0,3%) en raison de l’été humide. La branche Fashion enregistre une hausse de son chiffre d’affaires (+1,3%), après un net recul (-3,9%) en 2013. À noter que les marques de magasin continuent de croître (+2%).
D’urgence une solution aux problèmes structurels
« L’année dernière fut clairement la plus mauvaise année de tous les temps pour le commerce », conclut Michel. « Les problèmes structurels auxquels nous sommes confrontés n’ont pas encore été abordés : le manque de flexibilité, les coûts salariaux élevés, la fiscalité,… Il est grand temps que le gouvernement s’y attèle. Il est également crucial qu’il évite de prendre des mesures ayant un impact négatif sur la consommation : celle-ci représente en effet 40% du PIB et exerce une influence déterminante sur l’ensemble de l’économie. »
Source : Comeos
MAR